L’inspection Générale des Affaires Sociales (IGAS)




L’inspection Générale des Affaires Sociales (IGAS) est un organisme ministériel chargé de l’évaluation des politiques sociales. Elle est rattachée au Ministre des affaires sociales. L’IGAS se compose d’environ cent inspecteurs (essentiellement des anciens élèves de l’Eole Nationale d’Administration) ainsi que de professionnels en cours de carrière (inspecteurs du travail, magistrats, sous préfets, militaires, directeurs d’hôpitaux etc.).

Missions de l’IGAS

L’IGAS exerce différentes missions qu’il est possible de répartir en trois catégories : elle est chargée du contrôle de certaines institutions amenées à intervenir sur le champ social (emploi, travail, santé publique, enfance etc.). Le contrôle exercé porte essentiellement sur l’utilisation faite des fonds publics ainsi que sur le respect de la règlementation en vigueur. Elle peut également être chargée d’enquêtes générales destinées à l’information du public. Enfin, les ministres peuvent lui confier des missions de conseil ou des missions d’inspection conjointes avec d’autres services d’inspection de l’Etat.

Chaque mission de l’IGAS se déroule en cinq étapes : le cadrage, l’investigation, la rédaction des conclusions, la fin de la mission, qui consistera à valider la procédure, et la diffusion du rapport rendu. Les équipes de mission se composent de deux à quatre personnes en moyenne. L’équipe désigner mène l’enquête sur la problématique qui lui est soumise durant quatre mois (recueil de pièces, rencontres avec les personnes concernées etc.). Les personnes qui entraveraient l’investigation des agents de l’IGAS peuvent être condamnées. A chaque équipe de mission est assigné un référent-rapporteur dont l’intervention consistera à conseiller les membres de la mission et à leur assurer une relecture pour les différents documents réalisés. D’autres personnes peuvent être sollicitées pour assister l’équipe et lui apporter un appui (des personnes spécialisées dans le domaine en question). Une fois l’enquête achevée, l’équipe adresse son rapport aux organismes concernés afin que leurs observations puissent être intégrées au rapport final. Les rapports de l’IGAS sont également communiqués aux différents ministères concernés (sous réserve des données protégées par la loi tels que le secret médical, le secret de la vie privée etc.). C’est ensuite aux ministres concernés d’envisager une communication au public. Dans chacun de ses rapports, l’IGAS formule des recommandations. Elle opère ensuite un suivi par le biais d’une commission de suivi dont la mission est d’examiner les suites données aux recommandations formulées.

Domaine d’intervention

L’IGAS intervient dans six domaines : en matière de cohésion sociale, protection sociale, santé, appui au management, travail-emploi-formation et elle exerce également des missions permanentes. En matière de cohésion sociale, l’intervention de l’IGAS s’articule autour de quatre questions : l’aide sociale à l’enfance, l’IGAS est en effet souvent consulter dans ce domaine ; l’assistance en direction des personnes âgées et des personnes handicapées, dans ce cadre l’IGAS peut être appelée pour des missions d’évaluation de la mise en œuvre des programmes départementaux ou interdépartementaux, les agents interviennent alors pour faciliter l’adaptation des politiques publiques aux besoins de ces personnes. L’IGAS évalue également fréquemment l’action des organismes faisant appel à la générosité publique (les associations) dans le but de vérifier que les actions menées sont effectivement conformes aux informations communiquées aux donateurs. Enfin, l’IGAS intervient dans la lutte contre la précarité en mettant en place des politiques d’évaluation des politiques publiques par exemple, relativement à l’hébergement et à l’accès au logement pour les sans abris.

Dans le domaine de la sécurité sociale les organismes de protection sociale ayant passés des conventions d’objectifs avec l’Etat peuvent être soumis à l’évaluation par l’IGAS de la bonne réalisation de ces conventions. L’IGAS peut également être appelée à intervenir pour des missions ponctuelles dans ce domaine, par exemple, des enquêtes sur la consommation des crédits, des missions d’accompagnement dans le dialogue entre différents interlocuteurs sociaux etc. Enfin, chaque année l’IGAS doit présenter un rapport au Président de la République, au Parlement et au Gouvernement dans lequel elle dresse le bilan des différentes évaluations qu’elle a pu mener, des propositions de modernisation de la gestion des organismes sociaux etc.

En matière de santé l’IGAS intervient régulièrement pour mener des contrôles (souvent à la suite de drames). Elle participe également à l’élaboration de plans de santé publique (plan de lutte contre le cancer, plan nutrition-santé etc.).

Dans le domaine de l’emploi et de la formation professionnelle, elle mène toutes sortes de missions : accompagnement des plans de sauvegarde de l’emploi, anticipation des restructurations, formation professionnelle des demandeurs d’emploi etc. Elle mène également des missions en faveur de l’égalité des chances, de la lutte contre les discriminations, de l’aide à l’emploi des jeunes issus de quartiers « sensibles » etc.

L’IGAS a également développée des missions d’appui temporaire pour les managers et de conseil au management, le but étant d’identifier les sources les plus fréquentes de disfonctionnement afin d’en tirer des solutions.

Enfin, dernier volet, l’IGAS assure des missions permanentes. Elles sont au nombre de quatre : des missions d’animation des inspecteurs d’hygiène et de sécurité, des missions menées dans le secteur pénitentiaire ou international et des missions de méthodologie de la performance ou de modernisation. Ainsi, en matière d’hygiène et de sécurité l’IGAS intervient dans les administrations de l’Etat afin de coordonner la mise en place des fonctions de contrôle et de conseil des inspecteurs de l’hygiène et de la sécurité en s’assurant que la mission des inspecteurs puisse être menée à l’abri de toute pression. Dans le domaine pénitencier, l’IGAS intervient pour ce qui est du contrôle des établissements pénitentiaires, de plus, le chef de l’IGAS fait partie des autorités administratives avec lesquelles les détenus ont la possibilité de correspondre sous pli fermé. Ainsi par exemple, l’IGAS pourra être saisi pour des questions de soin et de sécurité des détenus. Enfin, l’IGAS assure une ouverture vers l’international par le biais de sa mission permanente des affaires internationales ce qui lui permet, grâce aux différents travaux réalisés, de prendre en compte les études menées par des organisations internationales ou des ambassades.

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